Jean-Henri Merle D’aubigné a exposé lui-même son dessein dans une (sa) préface digne du sujet : le pieux écrivain voit dans les événements qui renouvelle la face du monde la manifestation souveraine de ce Dieu méconnu trop souvent par les sages, et qu’adorent les chrétiens. Cette grande vérité : DIEU DANS L’HISTOIRE ! Resplendit pour lui d’un éclat sans pareil dans ces deux manifestations d’une même puissance créatrice, le Christianisme et la Réformation… L’histoire de la réformation est autre chose que l’histoire du protestantisme. Dans la première, tout porte la marque d’une régénération de l’humanité, d’une transformation religieuse et sociale qui émane de Dieu. Dans la seconde, on voit trop souvent une dégénération notable des principes primitifs, le jeu des partis, l’esprit de secte, l’empreinte de petites individualités. L’histoire du protestantisme pourrait n’intéresser que les protestants. L’histoire de la réformation est pour tous les chrétiens, ou plutôt pour tous les hommes.